- Cabanes en pierre sèche
C’est dans le cadre des « Journées du Patrimoine » que fut organisée le 19 septembre 2009 par l’Office de Tourisme d’Excideuil et la Commission Nature, une balade sur la commune de Saint Martial d’Albarède, sur le thème des cabanes de pierres sèches.
Sous la houlette de Thierry Galvagnon, auteur d’un mémoire sur les cabanes de pierres sèches, nous avons pu, entre Les Farges et La Gondie, et avec l’accord unanime des propriétaires, nous promener entre patrimoine local et histoire.
Combien d’erreurs !!
Le terme de Borie – terme du Lot et du Quercy – ne doit en aucun cas être utilisé pour nos cabanes. Les bories sont des constructions liées à l’élevage, alors que les cabanes locales sont issues de l’exploitation viticole.
C’est en effet entre le XVIè et le XIXè siècle que la plupart de nos cabanes furent construites. Les plus anciennes traces remonteraient au XIIIè siècle, mais en aucun cas elles ne correspondent à des traces gallo-romaines, celtiques ou à des principes divinatoires.
Des constructions purement pratiques.
Les cabanes, murettes ou clapiers sont avant tout des constructions purement pratiques. Sur le causse, terrain karstique très diaclasé, les pierres apparaissent à chaque travail du sol. Ces pierres étaient donc stockées en bordure des champs de vignes, sous la forme de murettes, de cabanes – pratiques pour se protéger, alors que les champs étaient loin des habitations -, ou de clapiers – les renards étaient alors chassés régulièrement.
Une connaissance perdue des techniques de construction en pierres sèches.
L’expérience de nos anciens est trop souvent ignorée, face aux constructions modernes. Face concave ou convexe, structure en appui croisé, toiture en loses positionnée au tiers, voûte en appui ou clé de voûte, tous ces principes sont aujourd’hui souvent oubliés, alors qu’il ne suffisait à l’époque que de deux ou trois jours pour construire une cabane. Mais ces constructions étaient aussi des signes extérieurs de richesse pour les propriétaires. Par leur taille, leur construction (pierres retaillées, dimensions, hauteur, etc.) les cabanes de pierres sèches étaient parfois construites par des professionnels.
Un patrimoine en danger.
Le caractère gélif du calcaire de nos causses ne permet pas à une cabane de durer plus de deux ou trois siècles. De ce fait, la structure en équilibre des toitures est fortement menacée, sans parler de la végétation forestière – chêne pédonculé, noisetier, etc. – qui a repris sa place après l’arrachage des vignes suite au phylloxéra. Il faut aussi prendre en compte la société agro-industrielle, qui, sous couvert de rendement et d’exploitation maximale des terres, ne laisse malheureusement aucune place à la préservation d’un patrimoine fragile.
Un grand merci à Monsieur le Maire de Saint Martial d’Albarède, Michel Dupuy, pour sa disponibilité et son accueil, ainsi qu’à toute l’équipe municipale. Un tel accueil n’appelle qu’au renouvellement de ce type de manifestation, quelque soit l’avenir de notre office de tourisme.